PARTIE C : LA GRACE, LA FOI, L’AMOUR ET LA LOI

‘Croyez au Seigneur Jésus-Christ, et vous serez sauvés !’
‘Observez les commandements, et vous aurez certainement la vie éternelle !’

‘Les commandements furent abolis à la croix. Nous sommes sauvés par la grâce, non par la loi !’

De telles expressions ne sont-elle pas familières ? Des déclarations contradictoires de ce genre sont fréquemment entendues. Ce n’est donc pas étonnant lorsque beaucoup de personnes disent : ‘A quoi bon ? De toute façon, je serai perdu !’

Mais dans cette leçon nous voulons montrer comment les quatre aspect de notre marche chrétienne vers le salut sont tous en harmonie, dans une beauté parfaite.

LA GRACE

Au temps des luttes de la Révolution américaine habitait à Ephrata, en Pennsylvanie, un simple pasteur Baptiste, Pierre Miller, qui était l’ami du général Georges Washington. Il y avait aussi dans cette ville un certain Michel Wittman, un méchant homme qui faisait tout ce qui était en son pouvoir pour outrager ce pasteur et s’opposer à lui.

En ce temps-là Michel Wittman fut inculpé de trahison, il fut arrêté et condamné à mort. Le prédicateur, déjà âgé, partit à pied, et parcourut intégralement les cent dix kilomètres jusqu’à Philadelphie afin de plaider pour la vie du coupable. Il fut admis en présence du général Washington et supplia qu’on veuille bien épargner la vie du traître.

‘Non, Pierre,’ dit Washington, ‘Je ne peux pas t’accorder la vie de ton ami.’
‘Mon ami !’ s’exclama le prédicateur, ‘c’est mon plus cruel ennemi !
‘Quoi ?’ s’écria Washington, ‘tu as parcouru soixante-dix miles pour sauver la vie

d’un ennemi ? Cela met toute l’affaire sous un autre jour. J’accorderai le pardon.’

Et il le fit. Pierre Miller a véritablement soustrait Michel Wittman de l’ombre de la mort, et l’a amené dans sa propre maison à Ephrata, où il n’allait plus être considéré comme un ennemi mais comme un ami.

Voici une autre histoire qui va mieux illustrer le sens de la grâce, ou de la faveur imméritée. A la veille de Waterloo, le 18 juin 1815, il pleuvait sans cesse. Autour des fermes de Hougemont et de la Haie Sainte, les gerbes de blé moissonné paraissaient détrempées et gâtées. Napoléon avait donné l’ordre au maréchal Ney de placer des sentinelles choisies, en patrouille autour de ces fermes stratégiques, afin d’empêcher le maréchal Blücher et l’armée allemande de rejoindre leurs alliés anglais.

Dans le grand champ de blé, en dehors de la muraille de la Haie Sainte, un grand caporal de la vieille garde avait été appelé comme sentinelle. Il faisait sa ronde en long et en large sous la pluie battante. D’un côté, au loin il pouvait voir la lueur des feux de camps anglais. De l’autre côté, il n’y avait aucune trace des Prussiens. Les cent pas – toujours les cent pas ! Il était déjà fatigué, il se sentait engourdi et transi de froid. Les gerbes de blé semblaient l’inviter ; au-dessous, il serait au sec ; une grosse gerbe retournée ferait un bon matelas. Certainement, l’ennemi ne serait pas dehors par une telle nuit ; il n’y avait pas de bruit nulle part, sauf le flic-flac de la pluie. Oh, se reposer et se réchauffer pendant vingt minutes, aucun officier ne viendrait probablement par là… Personne ne le saurait ! Il regardait autour de lui, mais rien ne s’agitait, hormis la pluie qui tombait sans cesse d’un bruit monotone. Eh bien ! Il roula sa capote, pour en faire un oreiller, et la posa sur la gerbe sèche. Enlevant sa haute toque militaire et posant à côté de lui son long fusil avec sa baïonnette fixée au canon, le caporal fut bientôt confortablement recouvert et protégé de la pluie. Quelques minutes encore, et il était profondément endormi.

Mais cette nuit-là Napoléon ne voulait rien risquer, malgré les ordres qu’il avait donnés à Ney. Demandant à son ordonnance de lui amener Marengo son cheval favori, et enveloppé dans son long manteau bien connu, Napoléon et l’ordonnance partirent pour faire la ronde des sentinelles postées autour des fermes. Toutes les sentinelles, en alerte, interpelèrent ces cavaliers jusqu’à ce que ces derniers fussent arrivés au grand champ de blé.

La pluie s’arrêta enfin, et les nuages se dispersèrent. Napoléon fit des efforts pour y découvrir une sentinelle, mais en vain. Alors, laissant Marengo avec son ordonnance, il commença à marcher calmement dans le champ. Pas de sentinelle nulle part ! La lune éclaira soudainement quelque chose qui brillait au milieu du champ. Furtivement Napoléon marcha de ce côté-là et trouva un fusil avec une baïonnette sur le sol humide, ainsi qu’une sentinelle endormie sous une gerbe de blé ! Calmement, l’empereur ramassa le fusil et se tint comme une statue, montant la garde, tout en surveillant son homme. A un moment, la clarté de la lune réveilla le factionnaire endormi. Il se frotta les yeux, regarda autour de lui, vit que son fusil manquait et se roula sur les mains et les genoux. Puis levant les yeux, il rencontra la tête inclinée et les yeux sévères de l’empereur.

‘Mon Dieu ! C’est l’empereur !’ Se mettant vivement au garde-à-vous, il se tint tout tremblant devant Napoléon. Tombant à genoux, il plaida, ‘Sire, prenez ma baïonnette et tuez-moi !’

Il est dit que Napoléon répondit, ‘Caporal ! Vous connaîtrez votre sort demain matin. Mais écoutez : J’ai monté la garde pour vous – votre vie est épargnée. Reprenez la garde !’ Depuis ce temps-là qu’est-ce que n’aurait pas fait ce soldat pour son empereur ?

Ceci était la grâce. Mais la grâce ne permet pas de poursuivre la transgression. Romains 6 : 1-2, 15-16. La grâce c’est ce que Christ nous offre comme résultat de sa mort à notre place. Ephésiens 2 : 8-10.

LA FOI ET L’AMOUR

Par contre, la foi «c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. » Hébreux 11 : 1. La foi, c’est de prendre Dieu au mot. C’est croire simplement et littéralement que Dieu dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit. En d’autres termes, ses promesses sont certaines. Nous pouvons mettre en lui notre confiance la plus grande et ne jamais être déçus. La foi est la puissance qui permet au chrétien né de nouveau, d’accepter la grâce de Dieu et de s’approprier la justice de Christ pour lui-même. La foi triomphe du monde. 1 Jean 5 : 4.

Contrairement à beaucoup de prédications courantes, la foi n’annule pas la loi de Dieu, mais elle la confirme. Romains 3 : 31. Quand par la foi nous acceptons la grâce de Christ, nous voudrons et nous serons aussi capables de garder la loi de Dieu, qui peut être résumée dans une seul titre : AMOUR. Et l’amour a deux parties – l’amour envers notre Dieu et l’amour envers notre prochain. En fait, l’amour est l’accomplissement de la loi. Romains 13 : 9-10. Le véritable amour garde les commandements, parce que la loi est une transcription du caractère de Dieu, qui est amour. Quand nos enfants nous aiment vraiment, ils cherchent à nous plaire par une obéissance joyeuse. Ainsi, si nous aimons Dieu, nous ferons sa volonté. «Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. » Jean 14 : 15.

LES DEUX LOI

Il est nécessaire de distinguer la loi morale (les dix commandements) qui est éternelle, et les lois cérémonielles, qui ont été clouées à la croix. La loi cérémonielle était une loi temporaire des symboles et des éléments figurés, qui était dirigés vers le sacrifice du Christ en tant qu’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde. Elle fut écrite par Moïse, sur un parchemin, par ordre de Dieu. Deutéronome 31 : 24-26. Après la mort du Christ sur la croix, les lois cérémonielles ou sacrificielles n’avaient plus de signification. Voir Colossiens 2 : 14, 17.

Au contraire, les dix commandements, l’image du véritable caractère de Dieu, sont éternels. « …Toutes ses ordonnances sont dignes de foi, à toujours inébranlables… » Psaume 111 : 7-8. Les dix commandements non seulement ont été dictés directement par Dieu, mais ils ont été aussi gravés sur une pierre par Dieu lui-même d’une manière indestructible. Exode 20 : 1, 19 ; 31 : 18 ; 25 : 16.

LES LIMITES DE LA LOI MORALE

La loi peut faire plusieurs choses pour le pécheur. Elle peut lui donner la connaissance du péché et le condamner. Romains 3 : 23, 19. En d’autres termes, elle agit comme un miroir spirituel pour nous montrer où nous avons mal agi. Jacques 1 : 23-25. Elle juge l’homme. Voir Jacques 2 : 10-12. Elle agit comme un précepteur pour nous amener à Christ, qui seul peut nous pardonner la transgression de cette loi. Galates 3 : 24.

Il y a cependant beaucoup de choses que la loi ne peut pas faire pour le pécheur, elle ne peut pas lui pardonner. Romains 3 : 20. Elle ne peut pas non plus le pousser à obéir à Dieu, ou à être soumis à sa loi. Romains 8 : 7. La loi nous dirige vers Christ. Christ ne nous condamne pas, car la loi l’a déjà fait ; au lieu de cela, il pardonne le pécheur repentant, libéralement et complètement. Actes 13 : 38-39. Jésus devient notre justice et notre sanctification, notre Rédempteur. Ainsi, quand un pécheur est pardonné, l’Eternel écrit la loi dans son coeur et l’aide à vaincre le péché. Hébreux 8 : 10.

LES CARACTERISTIQUES DE LA LOI

Qu’il reconnaisse la loi ou non, chaque être humain est un pécheur. Nul n’est bon. Tous sont loin de ce que notre Créateur attend de nous. Romains 3 : 23. De même, nous avons besoin de nous rappeler que la loi morale de Dieu – les dix commandements (qui se trouvent dans Exode 20 : 1-17) – est une loi parfaite. Elle est sainte, juste et spirituelle. Romains 7 : 12, 14. Pour parvenir à de plus amples connaissances dans l’étude des Ecritures, c’est à elle qu’on se rapporte, en tant que la loi royale. Quand nous gardons ses préceptes, nous devenons fils et filles du roi de l’univers. Quel privilège ! Jacques 2 : 8. Le psalmiste, David, appelle la loi : parfaite, dans Psaume 19 : 8. Jacques l’appela la loi parfaite de la liberté. Rappelez-vous aussi, que la loi de Dieu est éternelle. Elle existera à tout jamais. Psaume 111 : 8-9.

Comme c’est merveilleux de voir la grâce, la foi, l’amour et la loi se compléter entre eux pour faire qu’il soit possible au pécheur d’être sauvé ! Prodigieux amour de notre merveilleux Père céleste ! Apprécions et acceptons son plan d’amour pour notre salut !

La leçon 19 nous aide à comprendre comment un homme converti change de nature. Il nous sera montré comment la prière est le souffle du chrétien.