PARTIE B : L’EGLISE DE DIEU

Une gigantesque lutte entre les forces opposées du mal et du bien est décrite dans tout le chapitre d’Apocalypse 12. Elle est expliquée par des symboles prophétiques, comme c’est le cas à travers tout le livre de l’Apocalypse. Nous devons saisir le sens de chaque symbole pour comprendre ce récit. Veuillez lire le chapitre maintenant, et nous examinerons ensuite chacun des symboles suivants : la femme, le dragon, le soleil, les étoiles du ciel, les dix cornes, le flot, la terre, et le reste de la postérité de la femme – ainsi que la signification de la prophétie elle-même.

En premier lieu, une femme dans une prophétie signifie une église. Voir 2 Corinthiens 11: 2; Osée 2: 21; Esaïe 62: 5; Jérémie 6: 2. Dans Apocalypse 12: 1, cette femme est dépeinte comme une femme pure ; ainsi elle représente une église pure. Elle est ‘enveloppée du soleil’, dépeignant la pleine lumière de la dispensation évangélique. Sous ses pieds – quelque chose qui appartient au passé – se trouve la lune, qui représente la dispensation mosaïque avec tous ses types et ses ombres, désignant par avance leur accomplissement en Christ. De même que la lune reflète la lumière du soleil, ainsi la dispensation des types et des ombres n’était qu’un reflet de la réalité : la dispensation évangélique. La couronne de douze étoiles symbolize les douzes apôtres qui furent envoyés par Jésus pour porter l’évangile aux extrémité de la terre.

Selon Apocalypse 12 : 2, 5, la femme enfanta un fils. Cela ne peut se rapporter qu’à une seule personne dans l’histoire. « Je publierai le décret de l’Eternel ; il m’a dit : Tu es mon fils ! C’est moi qui t’ai engendré aujourd’hui. Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, et pour possession les extrémités de la terre, tu les briseras avec un sceptre de fer. Comme le vase d’un potier, tu les mettras en pièces. » « Embrassez le fils, de peur qu’il ne se mette en colère, et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s’enflammer. Heureux tous ceux qui se réfugient en lui ! » Psaumes 2 : 7-9, 12. Seul le Fils de Dieu correspond à cette description. Notez aussi que « Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône.» Voir Hébreux 8 : 1.

Qui est le grand dragon rouge dont il est fait mention en différents endroits de ce chapitre ? C’est Satan, l’ange tombé qui s’est rebellé contre Dieu. Dans ses tentatives pour détruire la véritable Eglise de Dieu, il s’est toujours servi d’agents humains ; ainsi, dans les versets 3 et 4 d’Apocalypse 12, le dragon dépeint plus avant la puissance à travers laquelle il opère : Rome.

Il est décrit comme ayant sept têtes; cela représente les sept formes de gouvernement de Rome : 1) royal, 2) consulaire, 3) décemviral, 4) dictatorial, 5) triumviral, 6) impérial, 7) papal. L’agent de Rome, Hérode, fut celui qui chercha à faire mourir Jésus aussitôt après qu’il fut né. Voir Matthieu 2 : 7-8, 12-18. Les dix cornes sont les même cornes, ou les divisions de l’Empire Romain, que celles qui ont déjà été étudiées dans la leçon 9.

Le verset 4 d’Apocalypse 12 déclare que la queue du dragon jeta un tiers des étoiles sur la terre ; cela se rapporte à deux choses : 1) au nombre des anges célestes qui se sont mis du côté de Satan lors de la rebellion, et 2) au fait que Rome a aboli l’une des trois classes de dirigeants juifs : les rois. Seuls les prêtres et le Sanhédrin furent autorisés à gouverner en Israël lorsque les Romains prirent possession de ce pays.

Bien que la bataille de Satan contre Dieu, et particulièrement contre Christ lorsqu’il descendit sur la terre que Satan avait soustraite à Adam, soit entièrement décrite dans Apocalypse 12, il opère par l’intermédiaire de divers agents ; il y a deux endroits qui se rapportent directement à Satan et qui révèlent sa défaite. Le premier parle de la bataille dans le ciel lorsque Christ et ses anges furent victorieux de Satan et des anges qui s’étaient mis de son côté. Versets 7-9. Cette bataille eut lieu avant la chute d’Adam dans le péché. Malgré cela, Satan ne fut pas totalement vaincu.

Le verset 10 d’Apocalypse 12 se rapporte à la victoire de Christ sur le diable lorsqu’il mourut sur la croix. Avant la mort de Christ à portée de main de Satan (qui exécutait son travail par l’intermediaire des dirigeants juifs et romains), l’univers qui n’avait pas perdu sa haute position éprouvait encore une certaine mesure de sympathie pour cet ancien co-ouvrier. Mais lorsque les anges fidèles et les habitants des autres mondes virent l’incroyable cruauté de Satan envers un Etre totalement innocent – le propre Fils de Dieu, depuis sa naissance jusqu’à sa crucifixion – tous les doutes, qui avaient pu naître au sujet de sa nature complètement mauvaise, avaient disparu. « Car il a été précipité, l’accusateur de nos frères… » . Sa destruction éternelle était décidée.

Informé de sa défaite et de son anéantissement à venir, Satan retourna sa fureur contre l’Eglise de Dieu. La seule manière selon laquelle il pourrait maintenant lutter contre Dieu, c’était en faisant la guerre aux disciples de Christ. «C’est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez les cieux ! Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, plein de fureur, sachant qu’il a peu de temps. Quand le dragon vit qu’il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle.» Apocalypse 12 : 12-13. Par conséquent, après que Christ fut retourné au ciel en l’an 31 ap. J.C., le véritable peuple de Dieu ressentit toute la puissance de la fureur de Satan. Etienne fut lapidé par une foule de Juifs. Alors Rome commença la persécution. L’apôtre André fut crucifié par ordre du gouverneur Egeas. Jacques fut tué par l’épée sur ordre du roi Hérode. Voir Actes 12 : 1-2. Pierre fut crucifié, tandis que l’apôtre Paul était décapité. Jeté dans un chaudron d’huile bouillante duquel il fut miraculeusement délivré, Jean fut exilé plus tard sur l’île de Patmos.

Nous rappelons ensuite les atrocités commises par le despote Néron qui a, d’une manière implacable, mis à mort les chrétiens. Pendant ces jours terribles, l’un des grands divertissements, c’était de regarder les chrétiens lorsque les bêtes sauvages les dévoraient. Cependant plus il y avait de chrétiens mis à mort, plus leur nombre augmentait. L’un des premiers chrétiens disait à un empereur païen : «Condamnez-nous, crucifiez-nous, torturez-nous, broyez-nous. Votre injustice est la preuve de notre innocence… Mais vos cruautés les plus raffinées ne servent de rien : c’est un attrait de plus que vous ajoutez à notre religion. Nous croissons en nombre à mesure que vous nous moissonnez : le sang des chrétiens est une semence. » – La tragédie des siècles, p. 42 (Apologie de Tertullien).

Lorsque la persécution par les païens ne détruisit plus d’une manière frappante le peuple de Dieu, le dragon eut recours à des artifices, en l’amenant à croire en une fausse religion et en le poussant à introduire une organisation dans l’église. Ceci s’est accompli à travers ce que nous savons aujourd’hui de la papauté – la petite corne de Daniel 7 : 8, 21, 24, 25 ; 8 : 23-25. Cela fut plus dangereux pour l’Eglise que la persécution en elle- même, la Rome papale persécuta alors le peuple de Dieu d’une manière pire que les païens.

La femme – la véritable Eglise – n’était pas laissée seule dans sa lutte contre la puissance du dragon. Apocalypse 12 : 14-16. « La persécution se déchaîna avec furie contre les fidèles, et le monde devint un vaste champ de bataille. » – La tragédie des siècles, p. 55. Le peuple de Dieu s’est enfui des villes pour se rendre dans des lieux cachés de cette terre. Pensez par exemple, aux fidèles Vaudois. « C’est à l’abri des pics altiers de leurs montagnes – asile séculaire des opprimés et des persécutés – que les Vaudois trouvèrent un lieu de refuge, et que la lumière de l’évangile continua de briller au milieu des ténèbres du Moyen-Age. C’est là que pendant un millier d’années ces témoins de la vérité conservèrent la foi primitive. » – La tragédie des siècles, p. 68. Les fidèles Albigeois, qui furent maintes et maintes fois attaqués et persécutés, étaient ainsi reconnaissants lorsqu’ils pouvaient s’enfuir de l’inexorable persécution infligée par la majeure partie de la population, pour se rendre dans des endroits cachés des montagnes.

Ainsi cela s’est accompli : la femme s’enfuit dans le désert durant l’époque de la suprématie papale, de l’an 538 à l’an 1798. (Pour vérifier ces dates, voyez la leçon 9, qui a rapport à cette même période dans Daniel 7). Durant cette époque, la papauté a souvent levé de grandes armées pour détruire les chrétiens fidèles, jusque dans leurs repaires montagneux. Une grande quantité d’eau est le symbole biblique pour représenter un grand nombre de personnes. « Il me dit : Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues. » Apoc. 17 : 15.

Humainement parlant, le véritable peuple de Dieu était destiné à être effacé de la surface de la terre, mais Dieu était attentif aux besoins de ses enfants. « Mais la terre secourut la femme, elle ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule » Apoc. 12 : 16.

Avec la possibilité de passer dans le Nouveau Monde, le peuple de Dieu pouvait fuir la persécution de l’Ancien Monde. En cet endroit, beaucoup de personnes obtinrent la liberté d’adoration jusqu’alors inconnue. Cependant, même aujourd’hui, le dragon n’est pas satisfait de laisser le peuple de Dieu demeurer en paix. Bien que son pouvoir de persécuter ait été grandement amoindri par la Réforme Protestante au 16ème siècle, et par la liberté religieuse accordée au peuple dans certaines parties du monde, Satan est encore prêt à détruire le peuple de Dieu. « Le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa descendance, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus. » Apocalypse 12 : 17.

La femme, comme nous l’avons déjà vu, dépeint le peuple de Dieu fidèle – ou en termes simples, les Eglises Réformées – qui se levèrent contre la puissance de Rome.

Le message spécial du premier ange d’Apocalypse 14, étudié dans la leçon 12, a donné naissance à une nouvelle organisation, le Mouvement Adventiste, appelé plus tard Eglise Adventiste du Septième Jour. Cependant, ce n’est pas la femme qui est la cible de la fureur de Satan, ni même la postérité de la femme, les Adventistes, mais le reste de ce mouvement. Pourquoi ? Parce qu’, 1) ‘ils gardent les commandements de Dieu’ – non seulement ils les enseignent, mais encore ils les observent, et, 2) ‘ils ont le témoignage de Jésus’. Quel est ce témoignage ? « …Le témoignage de Jésus est l’esprit de prophétie. » Apocalypse 19 : 10. Nous étudierons cette dernière caractéristique dans la prochaine leçon.

Dieu a un tel reste aujourd’hui. C’est un grand privilège d’en faire partie ; mais on doit être disposé à endurer la persécution. Comme nous l’étudierons dans la leçon 15, cela signifie aussi qu’on doit prendre la décision de se séparer des choses de ce monde. Mais cela en vaut la peine, car nous aurons part aux récompenses des rachetés !